L’Algérie n’en a pas fini avec le Maroc, d’autres coups pleuveront

L’envoyé spécial algérien en charge dossier du Sahara occidental et les pays du Maghreb, Amar Beleni, est revenu sur la dernière salve d’Alger sur le gazoduc Maghreb–Europe, qui frappe directement le Maroc. Il a déclaré ceci : ce gazoduc «était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins (…), une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de la fusion régionale et de la valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour la complémentarité maghrébine», rapporte Algérie 360°, reprenant un entretien avec le journal arabophone Echourouk.

«Hélas», assène l’émissaire du ministre des Affaires étrangères, «le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb». Selon lui Rabat a pris ce dispositif «en otage et l’avait lié à la cause du Sahara occidental qu’il occupe illégalement“.

Beleni s’en est pris aux médias marocains, qu’ils désigne comme des “porte-paroles des services secrets marocains». Il les place parmi les responsables de «la perte de ce grand acquis dont le royaume s’est nourri pendant 25 ans tout en continuant à comploter contre l’unité et l’intégrité de notre pays».

Le diplomate algérien montre les muscles et avertit : «l’Algérie nouvelle ne se laissera plus (…) tromper” et “elle rendra coup pour coup (…). Les agressions auront un prix, malgré les agissements de ceux dont la tâche est la manipulation et les fausses informations»…

Les deux pays sont donc très loin d’enterrer la hache de guerre. Les générations d’après se souviendront de ces passes d’armes insensées qui auront fait perdre un temps fou, très précieux, atomisant tous les efforts pour mettre sur pied le grand Maghreb arabe. Les prochaines générations ne pardonneront pas. Evidemment, comme dans tous les conflits, les responsabilités entre les belligérants sont partagées. Donc il ne s’agit pas ici de dire qui a tort, qui a raison. Juste pointer l’immense gâchis qui aura fait de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) un projet mort-né.

Alors qu’un peu partout dans le globe (en Asie ; en Europe ; entre les USA, le Canada et le Mexique…) on se structure en grands ensemble pour faire face aux grands défis de demain (les bouleversements climatiques, les pandémies…), on a ici des frères ennemis – le Maroc et l’Algérie -, deux “petits” pays (petits de par leur puissance militaire et économique, il faut le reconnaître), qui se tirent dans les pattes. A part le rêve de l’UMA, qui a explosé en plein vol, il y a le risque que tout cela fait peser sur la future Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA)

Le Maroc et l’Algérie – surtout Rabat – sont actifs sur le continent africain, et verraient d’un très bon oeil la mise en place de la ZLECA comme la réponse aux problématiques mondiales du moment et à l’écrasante domination de l’Occident et de la Chine. Mais il y a tout de même un énorme paradoxe à tenter de bâtir un grand ensemble alors qu’on ne parle pas à son voisin ! Le Maroc et l’Algérie ne voient pas les choses ainsi. Dommage

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